Qui sommes-nous ?

Dieu existe-t-il ?

Toutes les religions ont échoué dans leur but avoué de conduire l'humanité sur la voie du salut. La terre est déchirée par toute sorte de conflits, (y compris les conflits religieux), et toutes les exactions commises sur le plan familial, relationnel, social et politique, sont le fait de gens qui, pour la plupart, croient en Dieu (même si ce Dieu ne porte pas toujours le même nom). La vision que les religions nous ont donné de Dieu était-elle fausse ? Une autre vision est-elle possible ?

Dans le chapitre 15 du tome 3 des Conversations avec Dieu, (de Neale Donald Walsch) on peut lire ceci :

"Toute votre vie, on vous a répété que Dieu vous avait créés. Je viens maintenant vous dire ceci : C'est vous qui créez Dieu."

Les matérialistes affirment depuis longtemps que Dieu est une invention des hommes.

La preuve : Un Dieu véritable ne permettrait pas tant de souffrances sur terre.

Ici, on nous affirme que Dieu est la création des hommes.

La preuve : les souffrances sur terre marquent justement les ratages de cette création.

Note. On voit ici les deux emplois du verbe inventer : - Soit il s'agit de faire croire quelque chose de faux (ou qui n'existe pas) - Soit il s'agit de créer quelque chose de nouveau. Les matérialistes ont pris l'invention dans le premier sens. L'affirmation des CAD utilise le second. Mais la même preuve sert aux deux affirmations...

Evolution de la Divinité dans l'esprit humain.

"Tant qu'une religion ne prend pas pour fondement l'homme lui-même, elle ne saurait être capable d'humanité." Eugen Drewermann.

J'aurai l'occasion de reparler de l'évolution de la divinité au cours des âges. Je signale simplement qu'on ne pouvait demander aux hommes préhistoriques de concevoir un Dieu d'amour, étant donné leur expérience de la vie terrestre, pleine de dangers et de barbarie animale. L'homme de l'antiquité, lui, en se regroupant en villes et villages, n'était plus soumis à des prédateurs animaux. Mais il restait une victime facile pour ses propres chefs, assoiffés de pouvoir. Les Dieux exigeants et sanguinaires persistaient donc, d'après les modèles des potentats, tyrans et autres pharaons. Le Dieu des Hébreux s'est pourtant rapproché des hommes, mais c'est celui des Chrétiens qui s'est présenté comme un Père.

Aujourd'hui, manifestement, l'humanité cherche un autre modèle, peut-être parce que les pères ont failli à leur devoir, et qu'on n'accepte plus leurs manques et leurs erreurs. Le "Tu respecteras ton père et ta mère" est en train de perdre toute validité... parce que, lorsqu'ils ne sont pas respectables, nous osons enfin le dire. Nous avons donc effectivement besoin de créer un autre Dieu, dont les valeurs - d'une part, ne seront plus parentales, - et d'autre part, seront acceptées par la collectivité. On remarque au passage, que chaque nouvelle représentation divine se rapproche un peu plus de l'homme.

Parole humaine, Parole divine.

"A chaque instant, Dieu s'exprime en vous, en tant que vous et par votre intermédiaire." (CAD)

Le principe de projection s'applique à Dieu, comme à tout le reste. On ne peut prêter à autrui des comportements qu'on ignore soi-même. Le Dieu qui exigeait des vies humaines était vénéré par une humanité capable de tuer sans encourir de châtiment. Cela a duré très longtemps, j'imagine, si on accepte cette hypothèse. Simplement, au fil du temps, l'homme a grandi en conscience, et cela lui a permis de concevoir des Dieux plus humains, qu'il a projetés à l'extérieur de lui-même pour les vénérer. Ceci dit, chaque fois que nous nous exprimons, nous manifestons un aspect de ce Dieu, créateur de toute chose, en référence au règne animal (cruauté), au règne végétal (passivité ou acceptation de cette cruauté), au règne minéral (dureté ou insensibilité), ou au règne humain (tolérance et bonté). Et cela vient du fait que nous ne savons pas qui nous sommes vraiment, ce qui permet à notre ego (le 'dieu' des règnes précédents) de nous faire croire qu'il est notre identité.

La confusion des langages.

Langage et connaissance sont intimement liés, car il n'y a pas de connaissance sans langage. Certes, les animaux ont un langage, mais il est pré-établi, limité à des signaux précis, qui n'évoluent pas, et qui leur suffisent amplement. En revanche, si on considère notre humanité, le langage de la préhistoire devait être essentiellement concret, et au fil des millénaires, il a gagné en abstraction, il s'est différencié, multiplié, diversifié, et sa richesse est aujourd'hui colossale. Ce n'est pas innocent, car le langage est lié à la croissance du conscient.

Dans La Tour de Babel, on nous parle de la confusion des langages.

Cela pourrait s'interpréter comme le signe de la confusion entre notre monde intérieur, et le monde extérieur. Entre la parole de notre âme et celle de notre ego. Entre notre vie psychique et notre vie terrestre. Entre Dieu (symbole de notre âme) et le Diable (symbole de notre ego).

Selon cette optique, la Jérusalem Céleste dont on nous parle dans la Bible, symbolise l'être humain qui s'identifie à son âme, en excluant son ego du commandement de lui-même. Inversement, Babylone est appelée 'la Grande Prostituée', et symbolise l'être humain qui se "prostitue" à son ego (=se laisse acheter par les fausses valeurs : le pouvoir, le sexe et l'argent), ce qui a pour conséquence de mettre le plan extérieur à la première place. Ce plan extérieur est visible dans toutes les guerres religieuses, dont le but est toujours une conquête géographique, alors que seule, la conquête de sa propre âme (notre inconscient) est pertinente sur le plan spirituel. Voilà pourquoi Jérusalem - la ville - a donné lieu à des croisades meurtrières, et est encore aujourd'hui un sujet de discorde entre les différentes communautés religieuses.

En voici un autre exemple, plus subtil (Jean. 1. 1):

"Au commencement était la Parole" (autres traductions : le Verbe, ou le Logos).

L'Eglise a décidé que ce Verbe, c'est Jésus, le Christ. Immédiatement, nous voilà projetés dans le monde extérieur. Un seul être humain "profite" de ce symbolisme, et tous les autres en sont exclus du même coup. Or, ce premier verset rappelle celui de la Genèse :

"Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre."

Selon la symbolique des rêves, le ciel et la terre sont notre âme et notre corps. Il s'agit donc là d'une vision symbolique de la création de l'homme, en tant qu'être vivant, totalement inconscient mais prêt à accéder à la conscience, ce qui est dit dans le verset 3 :

"Que la lumière soit, et la lumière fut !"

En effet, la lumière est (très logiquement) un symbole du conscient, capable d'éclairer l'obscurité de l'inconscience animale. Et la conscience ne peut s'installer sans la parole, ce qui pourrait bien être confirmé par le fait que toutes les 'créations' de la genèse sont précédées de :"Dieu dit". Les deux versets se complètent donc parfaitement.

La parole est une spécificité humaine basique. Le Logos, lui, parle de connaissance, d'étude. Il est devenu en français le suffixe "logie" (Ex : Psychologie = étude de l'âme). Quant au Verbe, c'est grammaticalement un mot qui se conjugue, et fait donc référence au temps. Le temps n'existe pas pour Dieu, puisqu'il est Eternel, mais il est douloureusement présent pour l'homme, coincé entre sa naissance et sa mort. Personnellement, je ressens ces deux autres traductions comme pédantes.

Indubitablement, je préfère la Parole. Elle caractérise chacun d'entre nous. Elle est accessible dès la petite enfance, et nous indique que la naissance de notre zone consciente s'est faite grâce à notre premier souvenir, stocké dans notre mémoire, grâce au langage, auquel nous venions d'accéder (vers l'âge de trois ans, en général).

Cette parole serait donc le commencement de notre vie d'être humain. Au commencement, était la parole... celle de chaque individu. De même que la parole a été le commencement de notre humanité.

Le parallèle est du reste évident entre le collectif et le personnel.

En hébreu, le mot "dabar" signifie : la parole, vivante et efficace. C'est celle de notre âme. Dans l'évangile de Luc, le verset :

"Rien n'est impossible à Dieu"

est une traduction du texte grec, qui dit exactement :

"Aucune parole, venant de Dieu, n'est impuissante".

Or, cette parole, chacun de nous peut l'entendre, mieux encore, chacun de nous peut la dire. Cette affirmation découle de l'hypothèse suivante : Chaque fois que nous ouvrons la bouche, nous laissons s'exprimer soit notre ego (le 'dieu' des animaux), soit notre âme (le 'dieu' des hommes). L'ego nous précipite dans la barbarie animale. L'âme nous ouvre les portes de l'humanisme. Voici ce qu'on peut lire dans les CAD :

"A chaque instant, Dieu s'exprime en vous, en tant que vous, et par votre intermédiaire." (Nous sommes bien ici dans la parole).
"Vous aurez toujours le choix quant à la façon dont Dieu sera créé à partir de maintenant, et Elle (=El=Dieu, à la fois féminin et masculin) ne vous enlèvera jamais ce choix et ne vous punira jamais d'avoir fait le 'mauvais' choix."

Si Dieu est le créateur de toutes choses, Il est aussi bien le créateur du monde animal que du monde humain. Nous, les hommes, nous devons faire la différence entre le comportement animal et le comportement humain.

=> Lorsque le premier l'emporte sur le second (dans le psychisme humain), l'ego a gagné, et l'homme illustre cette approche philosophique connue, qui le rabaisse au rang d'un animal à peine un peu plus évolué que ceux du règne précédent. Et certes, nous sommes trop souvent capables de nous comporter avec bestialité.

=> Mais le cas inverse existe aussi, et dans ce cas de figure, l'âme a gagné. C'est le choix qu'on nous donne au départ. Et pour comprendre cela, nous avons tout le temps nécessaire, nous pouvons commettre autant d'erreurs que nous le voulons, mais plus nous tardons, plus nous en souffrons. Notre véritable intérêt coïncide avec le plan 'divin', celui de notre âme, c-à-d avec le règne humain.

"Ce que je pense, je l'exprime. Ce que j'exprime, je le fais." (CAD)

Pensée, parole, action. Les trois sont liées et déterminent ma vie, mais affichent aussi mes conceptions philosophiques et / ou religieuses.

Exemple 1. Un être humain habité par la haine (pensées), insulte et maudit (paroles), agresse et peut tuer (actes). Selon le cas, il va assassiner son voisin (acte ciblé et unique), sa femme (crime passionnel), des femmes (serial killer), des opposants à ses idées (exactions politiques), des fidèles d'une autre religion (Croisades, Inquisition, Saint Barthélémy, toutes les guerres religieuses, terrorisme islamique). On remarque au passage que les religions ont sans conteste le plus grand nombre de morts sur la conscience. Les hommes ont toujours aimé tuer au nom de Dieu. Mais quel est ce Dieu qui les y autorise ? C'est le faux Dieu qui est en nous et qui nous gouverne, cet ego monstrueux et névrotique, qui est aussi à la racine du meurtrier occasionnel - et de tous nos dysfonctionnements.
Exemple 2. Un être humain habité par la gentillesse (remarquez bien que je ne parle même pas d'amour), aura un discours mesuré, et agira selon toute vraisemblance en évitant de faire du mal autour de lui. Et Dieu, quel que soit le nom qu'on lui donne, sera plus proche de cet être humain-là que de ces serviteurs fanatiques qui s'arrogent le droit de tuer en son nom.

C'est pourquoi il est essentiel de juger les gens sur leurs actes, et non sur leurs paroles, car on peut avoir un discours menteur, en revanche, nos actes nous révèlent toujours... Sur ce sujet, les CAD sont très révélatrices :

"Tu peux être Qui tu n'es pas"

= c-à-d tu peux être ton ego. Et nous ne nous en sommes pas privés, MAIS nous ne le savions pas !

"Mais tu peux être aussi Qui tu es"

= c-à-d Moi, ton âme divine, qui loge à l'intérieur de toi - aussi, (et que nous avons appelé "l'inconscient" depuis Freud), MAIS nous ne le savions pas non plus !

Le mot INCONSCIENT n'est pas forcément bien choisi, mais je l'utilise car tout le monde aujourd'hui sait ce que c'est : Une partie inconnue de nous. Hélas Freud en a fait une poubelle, un ennemi. En cela, il l'a confondu avec notre ego. Un des buts de ce site est de rectifier les choses et de rendre à notre âme (notre inconscient) sa noblesse et sa véritable identité (la nôtre)...

"Je vous ai tous créés, afin que vous puissiez me recréer. Voilà notre travail sacré. Voilà notre plus grande joie. Voilà notre raison d'être." (CAD)

Toute avancée connaît des ratés et des échecs. L'essentiel est d'être capable de tirer la leçon de l'expérience. C'est grâce à cela qu'on finit par réussir. C'est vrai dans la vie de chaque être humain, et c'est également vrai dans l'évolution de l'humanité.

Ce qu'on nous propose ici ne peut pas être dédaigné. Je rappelle quand même que c'est "Dieu" qui parle, et que - même si on doute de cette identité (et c'est garder son esprit critique de le faire) - son discours est manifestement plein d'amour et de grandeur. C'est objectivement le discours qu'on pourrait espérer d'un Dieu véritable. Ce que les hommes d'autrefois ont réussi : Echanger un Dieu barbare contre un Dieu plus humain, pourquoi en serions-nous incapables ? De toute façon, nous en avons besoin, et une immense partie de l'humanité le ressent actuellement comme une nécessité vitale. Ce travail, nous pouvons l'accomplir avec l'aide de notre âme divine, ainsi que l'indique l'adjectif possessif 'notre' (notre travail sacré, notre plus grande joie, notre raison d'être).

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