Physique et Conscience 3

TROISIEME PARTIE

Science et spiritualité.

Expérience et connaissance. En lisant les Conversations avec Dieu, on cherche tout naturellement à établir des liens entre ce qui nous est dit et les différentes religions connues. On peut aussi reconsidérer la psychologie humaine à la lumière de cette lecture. Mais on ne songe pas forcément à faire les mêmes parallèles avec la science. C'est pourtant ce qui est le plus intéressant, à mon sens.

"Si on a besoin d'une révélation, on ne peut la recevoir, car demander c'est poser l'absence, c'est affirmer que Dieu ne se révèle en rien. C'est ce genre d'affirmation qui produit l'expérience, car ta pensée est créative et ta parole est productive. Ta pensée et ta parole mises ensemble sont d'une remarquable efficacité pour donner naissance à ta réalité." (CAD, tome 1, p.10).

La réalité en question n'est pas uniquement d'ordre spirituel. Cela s'applique visiblement à notre réalité quotidienne... et aux grandes découvertes de la science. Cela veut dire finalement que nous découvrons ce que nous sommes prêts à découvrir... non pas parce que cela nous était caché, mais parce que nous avons, au moment de la découverte, l'esprit assez ouvert pour pouvoir envisager une vérité qui n'est du reste qu'un palier évolutif avant d'arriver au palier suivant, qui lui-même s'ouvrira sur la suite, etc... Pour arriver à la vérité ultime, il nous faut passer par tous les paliers intermédiaires, car nous devons toujours faire l'expérience des choses (quelles qu'elles soient) pour pouvoir y croire. L'expérience précède donc la connaissance. Or l'expérience est l'outil privilégié de la science, qui progresse à travers elle.

"La durée moyenne de vie d'une théorie scientifique ne dépasse guère vingt ans. Ce n'est après tout qu'un outil, qu'on jette quand il est usé et qu'on dispose d'un instrument plus performant." (R.Chauvin p.191).

Dans une vie humaine, c'est aussi ce qu'on appelle l'expérience du vécu, qui permet de passer à autre chose, même si nombre d'entre nous patinent désespérément dans la même situation qu'ils reproduisent continuellement.

"Lorsque tu remercies Dieu à l'avance pour l'expérience que tu choisis de faire dans ta réalité, en fait, tu reconnais qu'elle s'y trouve... en réalité. Par conséquent, la gratitude est l'affirmation la plus puissante faite à Dieu, une affirmation à laquelle J'ai répondu avant même que tu le demandes." (CAD, tome 1, p.11).

La religion est le seul domaine où l'expérience contredit la connaissance, sans que celle-ci soit remise en question. Dieu aime l'homme... et le punit sans raison apparente, ce que la grande majorité accepte. Certes, les églises se vident et beaucoup de gens, surtout en Occident, cessent de croire en un tel dieu. Ils ont raison, à mon avis, car ce dieu est inacceptable. Mais peut-être pourrait-on envisager un Dieu acceptable ?

Notre vision du monde change avec nos idées. Ainsi, les religions ont affirmé que l'homme était séparé de Dieu, et que celui-ci avait créé le monde en sept jours. Parce que l'humanité était encore dans sa petite enfance, nous l'avons cru. Puis, nous avons grandi et remis en cause un dogme que les découvertes de la paléontologie remettaient en question. La science a alors posé comme principe fondamental que l'origine de la vie était le fruit du hasard, et Darwin est arrivé pour conforter cet axiome, grâce à la sélection naturelle. Parce que l'humanité était prête à accepter ces idées-là, elle a multiplié les preuves et les exemples, sans se rendre compte de ses partis-pris, en mettant de côté tout ce qui venait infirmer la théorie défendue. "Si grande est la puissance d'une illusion antique qu'elle vous fait oublier le réel."

Voilà pourquoi Dieu répond à l'homme avant même qu'il ait formulé sa demande, puisque Sa réponse est l'exacte manifestation de ce à quoi nous croyons.

"Dieu sait ce que tu sais, et ce que tu sais, c'est ce qui apparaît sous la forme de ta réalité."

C'est ainsi que nous évoluons, abandonnant au fur et à mesure les idées fausses que les générations précédentes ont pourtant crues vraies. Ceux qui affirment que leurs prières sont restées sans réponse, doivent d'abord comprendre le véritable sens de la prière. "Chaque prière (=chaque pensée, chaque affirmation, chaque sentiment) est créative. C'est par ton ardeur à la tenir pour vraie qu'elle se manifestera dans ton expérience."

Nos peurs et nos désespoirs engendreraient donc un vécu tissé d'épreuves et de souffrances. Tant que nous croirons que la vie est une vallée de larmes, c'est ce qu'elle sera. C'est ainsi que nous créons les événements de notre propre vie... et que se produit ce que nous craignons le plus... Ce en quoi nous ne croyons pas ne peut se réaliser.

"Tu Me dis que tu n'as pas toujours obtenu ce que tu voulais. Mais Je peux te dire que tu as toujours obtenu ce que tu as provoqué. Ta vie est le résultat de tes pensées à son égard, y compris la pensée évidemment créative selon laquelle tu obtiens rarement ce que tu choisis." (CAD. p.120). C'est l'état d'esprit de la victime, lié à la loi de cause à effet.

Nous connaissons tous la formule : Fais à autrui ce que tu voudrais qu'on te fasse. Hélas, nous faisons trop souvent à autrui ce que nous ne voudrions pas subir. C'est l'état d'esprit du bourreau. Mais le retour est obligatoire, c'est ce qu'on appelle le boomerang. Les deux états d'esprit se conjuguent sans fin, et les souffrances s'amoncellent.

"Ta vie découle de tes intentions à son égard" nous est-il dit un peu plus loin. La victime subit le bourreau, mais celui-ci reçoit à son tour, un jour ou l'autre, l'équivalent de ce qu'il a fait subir.

"Si tu crois que Dieu est le créateur et décideur de toutes choses dans ta vie, tu te trompes. Dieu est l'observateur, et non le créateur. Et Dieu demeure prêt à t'aider à vivre ta vie, mais pas de la façon dont tu pourrais t'y attendre. [...] Dieu a créé le processus de la vie et la vie même telle que tu la connais. Cependant, Dieu t'a donné le libre choix de faire ce que tu veux de la vie." (CAD. tome1, p.13).

Décidons d'en faire quelque chose d'humain... "En ce sens, ta volonté en ce qui te concerne est la volonté de Dieu en ce qui te concerne." Nous sommes donc exaucés selon nos croyances. Si nous croyons que Dieu est cruel, nous en faisons l'expérience, et nous nous lamentons sur la souffrance visible partout dans notre monde terrestre. Le jour où nous refuserons cette cruauté parce que nous croirons à Sa bonté, nous en ferons l'expérience aussi, et cette expérience débouchera sur une croyance différente, qui sera le fondement d'une nouvelle spiritualité.

On ne peut exclure la science du programme divin... si Dieu existe. Les hommes de science qui s'arc-boutent contre les nouvelles découvertes, sont comparables aux théologiens qui s'accrochent envers et contre tout à une spiritualité complètement dépassée, parce que vieille de 2000 ans et plus.

" Attention ! car si le spectre du hasard s'éloigne, toute une métaphysique change de direction, et la principale racine du désespoir est alors sectionnée." (R. Chauvin, p.15).

Bien. Acceptons l'idée de Dieu dans la Création. Encore faut-il savoir de quel Dieu il s'agit, et si nous avons bien compris quel était Son rôle. Les citations précédentes nous ouvrent des pistes intéressantes.

Si nous ne pouvons créer la vie en laboratoire (ce n'est pas de notre ressort), en revanche, nous pouvons élaborer des théories pour expliquer la vie, et ces théories seront d'autant plus justes que nous aurons l'esprit assez ouvert pour reconnaître nos limites, manifester notre humilité, et accepter de nouveaux concepts... Rémy Chauvin cite le physicien allemand Pauli : "La vérité ne triomphe jamais, mais il arrive que ceux qui s'y opposent partent à la retraite." Sur le plan des connaissances extérieures, voyez le chemin parcouru depuis Galilée. Aujourd'hui, la physique des quantas semble être un nouveau tournant décisif dans notre vision du monde. Sur le plan individuel, l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes conditionne également nos expériences vécues.

"Dieu a le pouvoir absolu de faire concorder les intentions avec les résultats." (CAD, p.14)

Sur le plan personnel, celui qui est sûr de l'échec va échouer dans son entreprise, quelle qu'elle soit (commerciale, amoureuse, relationnelle...). Sur le plan scientifique, une expérience en laboratoire va donc être conditionnée par l'interprétation qui en sera faite, et qui sera directement liée à l'ouverture d'esprit du scientifique qui la conduit. Ecoutons Rémy Chauvin, p.211.

"Le fanatisme théorique est une maladie répandue. Ainsi, quand Skinner a publié sa méthode de psychologie expérimentale, qui consistait pour l'essentiel à enfermer un rat dans une boîte et à le faire appuyer sur un levier en réponse à divers stimuli, il a soulevé un enthousiasme considérable. Les jeunes psychologues furent d'emblée séduits par la rigueur de cette méthode qui, à les en croire, annulait toutes les autres et dévaluait d'un coup tous les travaux publiés avant lui. Après quoi il fallut en rabattre, et convenir que Skinner n'avait considéré qu'une toute petite partie du comportement du rat, ce qu'il fait dans sa "boîte de Skinner" et rien d'autre. L'univers du rat déborde infiniment la petite boîte."

Rémy Chauvin ajoute (p.15) : "La vie poursuit sûrement un but sur la terre, et ce but suprême, suivant la théorie anthropique, est sans doute de faire éclore l'intelligence. C'est pour cela que toute la matière et le cosmos seraient ordonnés. Il n'y aurait donc rien de plus important que l'intelligence et la conscience, partie indispensable des phénomènes, comme le soutiennent beaucoup de physiciens des quantas."

Il résulte de cette affirmation que l'homme, finalement, serait le but de la Création. Si 'Dieu' s'est exprimé, il y a des milliers d'années, par le truchement de toutes les Ecritures Sacrées, pourquoi ne s'exprimerait-il pas aujourd'hui à travers toutes les découvertes de la science ? ou même à travers toutes les découvertes que chacun d'entre nous peut faire pour son usage personnel, dans sa vie quotidienne ? Toute prise de conscience nous éloignerait alors du monde animal de l'ego, pour nous rapprocher de notre monde psychique, celui de notre âme, dans lequel notre humanité pourrait enfin s'épanouir.

Je développe cette hypothèse dans le dernier dossier.

Physique et conscience 4.

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