Un humanisme fondé sur l'exclusion de l'ego

Cette approche philosophique met l'homme au centre de toutes les études et recherches (philosophiques, théologiques, psychologiques). L'humanité au sens générique prend alors un sens qualitatif. D'où viennent nos comportements "humains" qui suscitent l'admiration et le respect ? Et pourquoi sommes-nous aussi capables d'agir avec cruauté et barbarie ?

Voici ma réponse : Parce que nous sommes tous DEUX à l'intérieur, habités par un être "humain", mais aussi par une "bête" cruelle qui convoite son coéquipier et parvient souvent à lui faire croire qu'elle est sa véritable identité. Si elle réussit à l'en convaincre, le reste coule de source : L'homme devient son esclave, elle lui fait faire ce qu'elle veut - et ce qu'elle veut n'est jamais bon pour personne, ni pour lui, ni pour autrui. L'ego a pris le pouvoir. Or le pouvoir suprême est le pouvoir divin.

L'ego se prend pour Dieu. Un Dieu sélectif, raciste, nationaliste, vengeur, sexiste... se rend coupable d'un favoritisme injuste par définition. Mais qui ai-je donc décrit dans ce portrait indigne ? Je n'ai décrit que l'homme, qui se rend coupable de ces tragiques défauts chaque fois qu'il obéit à son ego. C'est lui qui nous pousse au manichéisme qui génère toutes les souffrances de la terre. "C'est l'autre qui est dans l'erreur." Le tour est joué, et nous en sommes tous les victimes, chaque fois que nous projetons ce jugement sur le plan extérieur.

Seul, le plan intérieur rétablit la justice. Car seul, l'ego nous rend racistes, nationalistes, vengeurs, sexistes, puisque nous nous rendons alors coupables d'actes qui le favorisent, au détriment de notre âme. C'est ainsi que nous honorons depuis toujours un faux dieu symbolisé par le diable, en essayant de le détruire dehors, alors qu'il est bien au chaud à l'intérieur de chacun de nous. Il résulte de cette analyse que le seul ennemi que les Ecritures nous demandent de détruire, ce n'est ni notre voisin, encore moins notre voisine, et pas davantage celui qui croit en un Dieu différent, c'est uniquement notre ego.

Tous les dossiers de ce site parlent de ce diable d'ego... et donnent des outils pour le faire apparaître et se débarrasser de lui. Être soi-même est devenu depuis quelques années le but servi par de multiples modes d'emploi. Mais de quelle identité s'agit-il ? Celui qui n'a pas fait la différence entre son véritable soi (son âme) et son faux-self (son ego), celui-là risque fort de développer l'ego de son disciple, sur le modèle du sien, au lieu de lui donner accès à sa véritable identité. Car il n'y a pas d'exception à cette base d'une psychologie nouvelle: Nous sommes tous deux à l'intérieur, tous partagés entre notre âme et notre ego, que nous soyons... prêtre, psy, prof, parent, enfant, jeune ou vieux, blanc ou noir, homme ou femme, habitant des cités ou représentant politique, syndicaliste ou patron, SDF ou président de la république...

Tant que cela ne sera pas le fondement de toute analyse, nous ne pourrons pas véritablement donner le pouvoir à notre humanité, dont le symbole le plus connu est... 'Dieu'.

Une théologie qui inclut l'homme dans sa recherche de Dieu... En devenant simplement humains, nous deviendrons ce Dieu auquel nous ne croyons plus guère, que nous supplions pourtant dans les épreuves et que nous oublions dans l'abondance, ce Dieu qui attend patiemment que nous venions vers lui, ce que nous ferons en comprenant simplement qu'il est notre âme, autrement dit notre bonté naturelle, notre humanité authentique: les valeurs de notre coeur.

Mais pour devenir ce Dieu que nous sommes vraiment, il nous faut d'abord prendre conscience de notre ego, afin de le réduire et de l'exclure du pouvoir intérieur. Car selon mon analyse, l'ego est l'obstacle majeur qui nous empêche de devenir pleinement humains. Le jour où nous en serons capables, nous saurons avec certitude que Dieu n'est rien d'autre que notre humanité...

Quelle surprise, mais aussi quel soulagement !

Une vieille dame, de quatre-vingt-huit ans aujourd'hui, élevée dans la stricte religion catholique, a commencé à douter de tout ce qu'on lui avait inculqué, en se posant cette simple question : 'Comment le Dieu auquel je crois peut-il envoyer en enfer ces millions d'êtres humains qui croient en un autre Dieu que le mien ?' Elle ne va plus à la messe. Pourtant, elle est devenue beaucoup plus humaine, plus ouverte, plus tolérante. 'Je ne peux plus croire en ce Dieu-là', dit-elle souvent. À mon avis, elle n'a jamais été aussi proche de Dieu que depuis qu'elle l'a remis en question. Car Dieu, s'il existe, n'a pas besoin qu'on l'idolâtre, ni qu'on prenne sa défense (quelle arrogance!). Il nous demande seulement de témoigner de lui à travers l'amour que nous nous portons les uns aux autres. Cela tombe sous le sens, et pourtant, nous sommes impuissants à l'accomplir, même si c'est dit clairement dans toutes les Ecritures.

'Aimez-vous les uns les autres, c'est à cela que tous connaitront que vous êtes mes disciples.' (Jean, 13. 35)

Le jour où plus personne ne croira à un dieu névrotique qui exige de nous le rejet, l'exclusion, l'intolérance et même le meurtre, en son nom, nous serons capables de résoudre le problème des banlieues, du racisme, du sexisme, de la pauvreté, du mondialisme, de la ségrégation, de la tyrannie, de la cruauté, du terrorisme et de tous les rapports de force sur toute la terre. Car ce jour-là, tout le monde aura compris que c'est notre ego qui est à la base de tous ces comportements. Alors, nous cesserons de lui donner le pouvoir.

Et ce ne sera pas si difficile. Réfléchissez et vous verrez que tout s'enchaîne.

C'est l'idée première qu'il faut changer. Qu'il suffit de changer. La vraie fraternité commence là. Tout le reste suivra. L'ego exclu, l'homme peut devenir humain. C'est tout ce que 'Dieu' nous demande. Si c'est si difficile à obtenir, c'est parce que nous sommes tous - tous - à un moment ou à un autre, capables d'être notre ego. Mais cela s'explique simplement par le fait que nous ignorons sa présence en nous. Diffusons cette information, et voyons les résultats obtenus, rien qu'en ayant conscience de cette base psychologique. Nous risquons fort d'en être surpris. C'est le premier pas qui coûte. Mais celui-là ne se fera pas sur des sentiers battus et rebattus. Il inaugurera une voie véritablement nouvelle, où tout deviendra tout à coup possible.

Quelques solutions de simple humanité

Trois problèmes majeurs sont connus de tout le monde. Le logement, l'emploi et les salaires insuffisants. Je ne suis certes pas compétente en la matière, mais je vais exposer en vrac certaines de mes idées, qui sont du reste plutôt des 'ressentis'.

Le logement. Il y a quelques années, Alain Madelin, au cours d'une interview télévisée, avait proposé de transformer les loyers des HLM en location-ventes. Au bout de vingt ans, le locataire devenait donc le propriétaire de son logement. Cette idée n'a été reprise par personne, même pas par lui... Et elle est tombée aux oubliettes. Pourtant, ce serait un moyen de résoudre le problème des banlieues, car rien ne motiverait davantage les gens à prendre soin de leur habitat. Mais bizarrement, je n'en ai plus jamais entendu parler, même pas par les médias, qui auraient pu jouer un rôle de pression sur tout l'appareil politique, y compris la gauche, qui n'a jamais relayé cette idée. C'était pourtant une mesure simple, humaine, et dont je ne mets pas l'efficacité en doute.

L'emploi. J'ai entendu dernièrement un patron expliquer les avantages qu'il retirait à embaucher du personnel de couleur, venant des cités. En fait, leur reconnaissance était telle, qu'en échange de leur salaire, il était sûr d'avoir la ponctualité, le sérieux, l'engagement et l'investissement qui sont nécessaires dans une entreprise. Une campagne publicitaire allant dans ce sens serait probablement beaucoup plus efficace que les spots sur la discrimination positive. Je ne connais pas de meilleur moyen que la confiance pour obtenir du rendement. Tout le monde le sait, car tout le monde l'a vécu. Nous avons tous été des enfants et nous savons tous que le goût de travailler passait toujours par l'amour que nous avions pour l'enseignant. Celui qui sait se faire aimer obtient tout. C'est vrai dans tous les domaines, en famille, à l'école, dans la relation de couple, et bien entendu au boulot. Le patron qui règne par la terreur ou par l'exploitation de son personnel, aura un jour ou l'autre le retour du bâton.

Mais comme les abus sont également possibles dans l'autre sens (cf l'analyse de la première partie de ce dossier), il faut mettre des garde-fous, sans faire de corporatisme étroit, sans langue de bois, sans malhonnêteté intellectuelle. Un employé incapable doit pouvoir être renvoyé, y compris dans la fonction publique, où la sécurité de l'emploi donne lieu à des abus inacceptables. Car le 'mauvais' employé n'est souvent mauvais que parce qu'il n'a pas trouvé sa voie. Il peut réussir dans un autre secteur, et c'est ce qui se passe souvent quand il a le courage de partir de lui-même. Encore faut-il lui en donner le droit et la possibilité. Allons un peu plus loin: Le 'tire-au-flanc' ne l'est parfois que par réaction à une mauvaise ambiance de travail. Mais il peut l'être aussi parce qu'il obéit à son ego. Réduire son ego (=en prendre conscience) peut suffire à lui rendre sa conscience professionnelle.

Certaines vérités ne sont pas agréables à entendre. Pourtant, il faut bien savoir que la remise en cause de soi est indispensable pour tout le monde. On ne peut rien construire sur le mensonge. La vérité, c'est la vérité, et elle touche chaque individu, du plus faible au plus puissant. Chacun a des qualités (ce qui le relie à son âme) et des défauts (qui viennent de son ego). Pour se libérer des seconds, il faut d'abord les reconnaître. Les nier, c'est les installer dans la durée.

Car notre société crée des besoins dont elle exclut ensuite toute une partie de la population. La sur-consommation des nantis s'étale devant les yeux des pauvres, soumis à la sous-consommation, ce qui finit par exploser dans la révolte, la violence, les vols et le commerce parallèle de la drogue.

Les salaires. Les syndicats dénaturent leur rôle, en poussant leurs adhérents à faire des grèves pour des motifs trop souvent corporatistes, au lieu de viser des buts plus généraux, comme par exemple, un salaire minimum décent pour tous. Cela aurait un résultat immédiat sur les nombreuses mesures d'assistanat, qui deviendraient du coup beaucoup moins intéressantes qu'un travail justement rémunéré. Ce que les employeurs donnent en charges sociales pourrait être ajouté en partie au salaire, et les pertes faites d'un côté seraient partiellement compensées grâce aux économies générées par la disparition probable du RMI, et autres mesures de survie, par exemple. La lutte contre le chômage passe - peut-être - par un partage fraternel des richesses, partage que l'ego refuse de toutes ses forces, mais qui nous mène visiblement dans un cul-de-sac, dont nous sommes finalement tous vitimes, que nous soyons dans l'opulence ou dans la misère. Autre mesure possible : Un patron ne pourrait pas se donner un salaire plus important que le salaire minimum de son entreprise multiplié par 10. Pour s'augmenter, il serait ainsi obligé d'augmenter tous les salaires minimum de ses salariés.

Mais il faudrait alors en contre-partie que les patrons puissent débaucher un 'parasite', car les abus existent, tout le monde le sait, mais on n'a le droit de parler que des abus perpétrés dans l'autre sens, ceux des patrons (qui existent aussi, bien entendu). Personnellement, je pense que le premier abus d'un patron, c'est de payer ses employés au SMIC. Or, c'est la loi qui l'y autorise. On voit bien que le rôle des politiques est fondamental.

Note. [J'ai passé trente ans de ma vie dans l'enseignement. Le système des inspections est pervers, et continue de l'être. Une jeune institutrice de CP disait dans un reportage récent que la méthode syllabique (B-A=BA) donnait des résultats excellents. Toute sa classe sait lire. Pourtant, son inspecteur l'a sabrée, parce qu'elle n'applique pas la méthode semi-globale préconisée par les circulaires. Au lieu de considérer les résultats, on exige l'application d'une méthode dite moderne, même si elle fait des désastres. C'est le contraire du bon sens. En ce qui concerne les enseignants, bon nombre ne sont pas faits pour ce métier, et restent pourtant trente-sept annuités et demie (aujourd'hui 40) dans la fonction publique, n'apprenant rien aux générations d'élèves qui leur passent entre les mains. Quand aura-t-on l'honnêteté de le reconnaître ? On se plaint de n'être pas aussi bien payé que dans le privé - et c'est vrai. Alors, faisons un marché : Un bien meilleur salaire pour compenser la perte de la sécurité de l'emploi. On aurait de meilleurs enseignants, qu'il faudrait inspecter en changeant aussi les méthodes d'inspection. Dégraisser le mamouth a fait sauter un ministre. Pourtant, le mamouth est vraiment à dégraisser. Quand les enseignants auront-ils l'honnêteté de le reconnaître ?]

Utopies ? Peut-être. Mais on pourrait au moins essayer. L'exploitation de la masse par une minorité au pouvoir n'est pas une fatalité. Quand j'étais enfant, j'entendais les adultes parler d'un riche comme d'un 'millionnaire'. Aujourd'hui, les fortunes personnelles sont affichées fièrement par leurs détenteurs et atteignent des sommes astronomiques. Et personne n'ose dire que c'est honteux. Il n'y a plus ni logique ni bon sens dans nos sociétés modernes. Les parachutes dorés viennent récompenser ceux qui sont à l'origine de la faillite de leur entreprise, les footballers gagnent des sommes indécentes (ils sont du reste 'achetés' comme une marchandise), le monde du show-biz dépasse toute mesure et les stars sont couvertes d'or - littéralement. L'argent semble être le seul moteur d'un mondialisme complètement inhumain. On mesure tout à l'aune du 'combien ça rapporte ?' Cela fausse notre regard, qui devient méprisant en ce qui concerne les valeurs de la fraternité.

La crise financière qui vient de secouer les Bourses partout dans le monde en est un résultat qu'on aurait dû et pu prévoir.

On commence du coup à se poser les bonnes questions : À quoi sert d'avoir des milliards ? N'est-ce pas le contraire du bon sens, et même du bonheur ? Comment peut-on être heureux dans le luxe, alors qu'à sa porte, la misère jette à la rue des familles entières ? La vraie richesse est celle du coeur, tout le monde le sait. Alors, tenons-en compte, au lieu de le savoir sans l'appliquer, depuis toujours...

Il est indispensable d'avoir suffisamment d'argent. On peut même en avoir beaucoup, mais il est honteux d'en avoir trop, quand tant de gens souffrent et se privent, à cause du manque. Et cela, j'insiste, c'est l'ego qui nous persuade que c'est normal.

Ce n'est pas normal. Si les entreprises avaient des remises d'impôt quand elles augmentent leurs employés, elles le feraient. Or, elles le peuvent, puisqu'elles font des chèques énormes pour l'humanitaire (avec déduction d'impôts, évidemment, sans quoi elles ne le feraient pas). Je ne suis pas contre l'aide humanitaire, bien sûr, mais j'aimerais que cette aide se fasse aussi à notre porte. Du reste, ce ne serait pas une aide, mais une juste rétribution des services rendus, du travail effectué. Quel patron accepterait le salaire qu'il donne à ses employés si les rôles étaient inversés ?

Du reste, des initiatives ponctuelles ont déjà lieu, comme le commerce équitable. Il y a aussi des patrons qui paient leurs employés au-dessus du SMIC, qui avalisent les 35 heures, qui donnent une participation aux bénéfices, qui accordent des primes et des gratifications... Cela peut se généraliser et s'intensifier, dans d'autres domaines.

À quand le premier sportif qui refuse d'être trop payé ? À quand le premier artiste qui refuse un trop gros cachet ? À quand le premier nanti qui refuse l'excès d'argent ? Le premier médecin qui se satisfait du prix de ses consultations ? La célébrité (dans quelque domaine que ce soit) autorise à (se) vendre de plus en plus cher, alors même que le besoin d'argent ne se fait plus sentir. Une autre logique existe, qui consiste à baisser ses prix à partir du moment où on est devenu riche. Mais non, on en veut toujours davantage. Est-ce que ça rend plus heureux ? C'est vraiment une question qu'il faudrait que chacun se pose.

Je rêve d'une société où l'écart entre les salaires les plus petits et les plus grands serait de l'ordre de x 10. Autrement dit, si le minimum est de 1500 Euros par mois, le maximum serait de 1500 x 10 (= 15.000 Euros par mois). Mais je m'empresse d'ajouter que cela ne doit pas être imposé. Toutes ces idées ont déjà été plus ou moins proposées, et elles ont toujours débouché sur des abus odieux, toujours à cause de l'ego, qui est capable de tout dénaturer. Ce type de rapport entre les salaires devrait pouvoir être 'choisi' librement et installé par chacun, dans sa sphère personnelle, jusqu'à ce que cela devienne une réalité collective.

Oui, oui, je sais, je rêve. Mais j'aime rêver...

Alors, même si mes calculs sont faux, même s'ils demandent à être revus et corrigés, à quand un peu de bon sens et de fraternité entre nous ?

Liberté Egalité Fraternité. Formule magnifique. Pourquoi avons-nous tant de mal à la mettre en pratique ? Peut-être parce qu'il nous manque les trois fonctionnements intérieurs complémentaires: la conscience (de l'ego, notre ennemi intérieur), l'honnêteté (de reconnaître nos dysfonctionnements), et la responsabilité (assumer que chacun d'entre nous joue un rôle dans le désastre collectif), car nous sommes tous capables d'avaliser les comportements indignes de l'ego. La formule connue: Moi, c'est pas pareil', révèle sa présence, car ce moi-là fonctionne sur l'inégalité et l'injustice.

Chacun d'entre nous, petit ou grand, faible ou puissant, jeune ou vieux, noir ou blanc, riche ou pauvre, homme ou femme, chacun d'entre nous est susceptible d'être son ego, et de trahir son âme.

Mais cela peut changer. Cela doit changer. C'est vital aujourd'hui.

On voit bien que c'est possible. Alors, on commence quand ?

*

PS. Voici un poème de Jeanne Benameur, plein d'humour et de vérité...

Quand je suis né, j'étais noir / Quand j'ai grandi, j'étais noir / Quand je vais au soleil, je suis noir / Quand j'ai peur, je suis noir / Quand je suis malade, je suis noir / Quand je mourrai, je serai noir. ....... Tandis que toi, homme blanc / Quand tu es né, tu étais rose / Quand tu as grandi, tu étais blanc / Quand tu vas au soleil, tu es rouge / Quand tu as froid, tu es bleu / Quand tu as peur, tu es vert / Quand tu es malade, tu es jaune / Quand tu mourras, tu seras gris. ....... Et après ça, tu as le toupet de m'appeler 'homme de couleur' !