Rêve numéro 37

Le rêve.

Je suis à un cours de gymnastique. Tout à coup, dans le groupe, une élève perd sa tête. Elle est au sol, la tête à côté de son corps. Je prends mon portable pour appeler au secours, mais personne ne vient. J'essaie de lui remettre la tête sur le corps. Elle continue à parler. C'est horrible, il y a du sang partout. Les autres s'en vont. Je suis seule, désespérée. Personne ne vient m'aider. Réveil très mal.

La situation.

Marie a eu une enfance difficile, à cause de ce qu'on appelle une mère indigne. Une fois adulte, la situation ne s'est pas améliorée, au contraire. Sa mère l'a toujours humiliée, dénigrée, insultée. Pourtant, Marie a tout fait pour essayer d'établir un vrai lien avec elle. En vain. C'est une femme brutale, dure, qui ne lui a jamais permis de penser par elle-même. C'est elle qui avait raison, ce qu'elle disait ou faisait n'avait pas à être remis en cause. Elle interdisait tout et Marie n'avait qu'à obéir. Cela fait maintenant plusieurs années qu'elle ne voit plus sa mère, mais une petite fille, en elle, est toujours en souffrance.

L'interprétation.

Sa mère l'a coupée d'elle-même, de son mode de pensée, de ses capacités cérébrales, non pas en général, mais dans le cadre de leur relation. Cette élève la symbolise et le rêve dit que Marie a toujours dû se débrouiller seule, sans aucun secours - et surtout pas celui de sa mère. Elle a essayé de se réunifier (coeur et tête), mais sa souffrance était trop forte (le sang) et elle s'est toujours sentie seule et désespérée en ce qui concerne sa mère, écartelée entre son besoin d'amour et le terrible constat de sa vision objective du comportement maternel.

- Tout a toujours été difficile, dit-elle. À intelligence et valeur égales, les choses étaient plus difficiles pour moi que pour les autres. Or, en ce moment, les portes s'ouvrent. Y a plus de problème. C'est curieux, les choses deviennent faciles. J'en suis étonnée, mais je me sens en phase avec ce que je suis en train de devenir.

Nous avions déjà fait deux séances qui ne parlaient que de sa mère. Ce rêve-ci, Marie l'avait laissé de côté lors de notre entretien précédent, et elle me le donnait alors que le travail était déjà bien avancé tant sur le plan des rêves nocturnes que sur celui de la visualisation. Nous avons du reste terminé ce cauchemar en soignant et en guérissant la femme décapitée. Marie l'a vue se lever, c'était bien elle. Elle s'est sentie respirer. Manifestement, elle est en train de guérir de sa génitrice, avec l'aide de son inconscient.

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