RELIGION et DOGMES

Contenu.

Ce dossier a pour ambition de donner à tous les versets cités une traduction symbolique acceptable pour tout le monde. Le but est de montrer que le fondamentalisme nous égare, parce qu'il rend les Ecritures inintelligentes ou sectaires. C'est le dogme ou la lettre qui tue. Le second degré est symbolique, c'est la vérité de chacun ou l'esprit qui vivifie. Cette étude contient plusieurs chapitres.

- Une approche différente de la vie de Jésus. Ses disciples, sa famille, sa crucifixion.

- La psychologie, science exacte ? Oui, à condition de comprendre sa langue, qui serait symbolique, comme dans les rêves et les Ecritures.

Introduction.

L'étroitesse d'esprit et l'intolérance caractérisent tous les comportements sectaires. Autant dire qu'on ne les trouve pas que dans les sectes... Dans l'esprit du grand public, la secte n'est que religieuse. Il est vrai que toutes les religions, sans exception, sécrètent l'intolérance. Mais les partis politiques aussi, ainsi que toutes les couches de la société. On pourrait dire sans risque d'erreur que l'homme, depuis toujours, transpire le sectarisme, depuis l'individu le plus obscur jusqu'à celui qui détient de grands pouvoirs. Quand le plan personnel touche tout le monde, le plan collectif le manifeste obligatoirement. C'est pourquoi la lutte contre ce fléau doit se faire, et ne peut se faire, que de façon individuelle. Quand chaque être humain sera devenu tolérant, il n'y aura plus de comportements sectaires dans les différentes sociétés humaines. Vaste programme...

Dans cette approche, la première secte est la famille. Dans les Dix Commandements, j'ai développé ce sujet grâce à l'interprétation de Tu respecteras ton père et ta mère... Le pouvoir du gourou, contre lequel tout le monde s'insurge, prend d'abord sa racine dans le pouvoir des parents. J'ajoute que la famille et la religion ont partie liée depuis les origines, chacune s'appuyant sur l'autre. Aujourd'hui, cet état de fait chancelle et s'est déjà partiellement effondré.

La lettre et l'esprit des Ecritures. Le fondamentalisme s'oppose au symbolisme, tout le monde le sait, même les fondamentalistes, qui s'appuient sur la lettre, malgré les mises en garde des Evangiles : "La Lettre tue, seul l'Esprit vivifie." Même ceux qui sont d'accord pour reconnaître que la Bible est pleine de symboles, lui accordent malgré tout aussi une valeur historique. Mon approche est radicalement différente, puisque je suppose que tout est symbolique et doit donc être traduit. Je vais commencer ma démonstration avec ce qu'on a toujours accepté comme étant la vie terrestre de Jésus.. et qui ne serait que sa vie intérieure.

Jésus et ses disciples.

La tradition et le fondamentalisme s'opposent au symbolisme.

Voici par exemple ce que dit Marc (1, 14-20).

"Comme il (Jésus) passait sur le bord de la mer de Galilée, il vit Simon et André, qui jetaient l'épervier dans la mer ; car c'étaient des pêcheurs. Et Jésus leur dit : Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d'hommes. Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Et en avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, eux aussi dans leur barque en train d'arranger les filets ; et aussitôt il les appela. Et laissant leur père Zébédée dans la barque avec ses employés, ils partirent à sa suite."

Cela ne choque personne, et pourtant, on pourrait se mettre une seconde à la place de ce pauvre Zébédée, qui voit ses deux fils l'abandonner pour suivre un inconnu, simplement parce que celui-ci leur a dit "Suivez-moi". Aujourd'hui, même un père bon catholique crierait au scandale et accuserait Jésus de lui prendre ses fils. Et il aurait raison. Mais on n'y pense jamais, ou du moins, personne ne le relève. C'est si loin que c'est devenu un discours complètement désincarné, intellectualisé à outrance. Cela est grave, car ce genre de texte semble justifier le comportement des gourous de tout poil, quand ils détournent leurs disciples de leurs familles. Ici, cela paraît normal, puisque Jésus était le Christ. Mais je rappelle que tous les maîtres spirituels se prennent pour le Christ - ou pour son envoyé, et que cela provoque de terribles déchirements familiaux. Or la souffrance est incompatible avec un chemin spirituel authentique. Dans ces conditions, encore une fois, de deux choses l'une:

J'ai déjà parlé du premier degré qui nous égare. Que serait donc le second degré? Une réponse peut être donnée si on traite ce passage de manière symbolique. Pour cela, il suffit de quitter le plan extérieur pour entrer à l'intérieur de l'être humain qui a vécu cette aventure spirituelle. Appelons-le Jésus.

Les deux premiers disciples sont les parties de lui-même aptes à pêcher les contenus (=les poissons) de son propre inconscient (=la mer). La promesse qu'il leur fait concerne l'ego, cet "homme" qui habite dans l'inconscient de l'être humain. C'est pourquoi nous n'en avons pas conscience. Pourtant, c'est là qu'il faut le pêcher, avec toutes les souffrances qu'il génère en nous. Cette traduction exclut d'emblée tout prosélytisme (ce que l'Eglise a appelé évangélisation, et qui s'accompagne souvent d'un véritable viol des âmes).

Dans de nombreux passages, Jésus interdit à ses disciples de dire qu'il est le Christ. Les gourous font généralement l'inverse, ce qui est annoncé dans les évangiles (Matthieu, 24. 4-5).

"Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C'est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens."

Le plan extérieur ne fonctionne pas, si cela met l'homme en garde contre les faux-maîtres spirituels. La meilleure preuve, c'est que cela n'a jamais été suffisant pour empêcher les sectes de proliférer et les disciples de se laisser prendre... Le plan intérieur est beaucoup plus profond, si ce verset met l'homme ordinaire, tout comme le maître spirituel lui-même, en garde contre leur propre ego. Là, nous sommes aux racines des comportements humains. Le texte latin est très révélateur, puisque 'C'est moi qui suis le Christ' se dit en latin 'Ego sum Christus'. C'est effectivement l'ego (=le faux-Moi) qui parle, en faisant croire qu'il est le Christ, c'est pourquoi il "séduit" celui qui l'entend.

Cette parole veut armer les êtres humains contre leur propre ego, dont on ne doit jamais oublier qu'il est un terrible séducteur - aussi. Et sa voix peut se faire entendre directement, à l'intérieur de soi, comme celle du Christ, ou comme celle de Satan (cf Psychiatrie). Si l'être humain est un obscur quidam, il risque de se retrouver en hôpital psychiatrique, mais il lui arrive aussi de rentrer dans les ordres ou de fonder une secte. Quand il est un théologien qui se prépare à la prêtrise, il peut parfaitement devenir un pasteur inspiré, qui drague les foules derrière lui, parce qu'il a autorité de par sa profession.

Le prosélytisme est pourtant proscrit de façon radicale dans cet avertissement (Matthieu, 23. 15).

"Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous."

Et aussi dans celui-ci, qui le complète (Matthieu, 15. 14).

"Si un aveugle guide un autre aveugle, tous deux tomberont dans la fosse."

Dans ces deux versets, le scribe et l'aveugle symbolisent l'ego, qui égare l'homme dedans (la mer et la terre sont l'inconscient et le conscient), et dehors (le plan relationnel extérieur). C'est ainsi que le disciple écoute son ego, qui le pousse à suivre un gourou, qui est lui-même aveuglé par son propre ego. La géhenne représente l'enfer créé par l'ego, sur tous les plans, psychique, physique, relationnel, et plus globalement, terrestre. La fosse est à la fois un symbole de l'utérus et de l'inconscient, ce qui rattache l'enfer sur terre au pouvoir des parents et à notre aveuglement vis-à-vis de l'ego. En effet, notre ignorance de l'ego a une terrible conséquence, c'est que nous croyons que c'est notre véritable identité qui s'exprime, lorsque c'est lui qui parle.

Dans la lecture symbolique de ce texte, Jésus n'a détourné personne de sa famille. Il a seulement récupéré les parties de lui-même qui étaient encore sous la dépendance de... quelqu'un (probablement de son ego). Il est devenu adulte. Il est devenu lui.

Jésus et sa famille.

Mais sa famille a résisté, ainsi que l'affirment ces versets si gênants de Marc (3. 21).

" Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui ; car ils disaient : il est hors de sens."

Ce n'est pas nouveau, la famille a toujours cherché à exercer un pouvoir sur les enfants devenus adultes. Le père et la mère veulent imposer leurs vues et leurs traditions, et c'était certainement encore plus vrai il y a deux mille ans qu'aujourd'hui. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas le remettre en cause. L'Eglise n'a jamais touché aux parents, parce qu'ils étaient le fondement sur lequel elle était assise, malgré tous les avertissements donnés dans les évangiles (Marc, 3. 31-35).

"Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l'envoyèrent appeler. La foule était assise autour de lui, et on lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent. Il répondit : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui : Voici, dit-il, ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur et ma mère."

La lecture littérale fait apparaître un rejet de la famille au profit des disciples. C'est impossible, selon moi. Jésus ignore ce qui se passe vraiment dans le coeur de ceux qui l'écoutent. Je ne parle même pas de leur sincérité, je parle de leurs problèmes personnels. Personne ne peut aider autrui. On ne peut aider véritablement que soi-même. C'est évident, si on considère l'état actuel de notre humanité. Même ceux qui croient au Christ (ou à une autre Dieu) sont empêtrés dans des relations difficiles, des souffrances, des maladies, des accidents, des déprimes etc...

Il ne peut donc s'agir du plan extérieur, en ce qui concerne ceux qui sont assis autour de lui. Il y aurait donc là seulement une opposition criante entre la famille terrestre extérieure (qui ne comprend souvent rien aux vrais besoins de son enfant) et la famille intérieure, (c-à-d les différentes parties de soi-même). C'est le Christ qui a donné aux hommes la prière connue du Notre-Père (= Dieu le père). C'est encore lui - ici - qui nous parle de son "âme-soeur" ou de son "âme-frère" ainsi que de sa "mère" intérieure, psychique, spirituelle, source de son identité divine.

Pour accéder à cette lecture, il suffit de se souvenir qu'il s'est toujours donné comme "le Fils de l'Homme", tout en assurant que Dieu était son Père. Comment expliquer cette contradiction apparente ? Voici une analyse possible.

Quand un être humain adulte (= autonome en face de ses géniteurs), réussit à s'unir à son âme inconsciente (féminine pour un homme, masculine pour une femme), en la rendant consciente, cette croissance de sa zone consciente lui permet de faire naître sa véritable identité, donnée dans un rêve comme la naissance d'un enfant psychique - qui est le seul enfant qui lui appartienne vraiment, puisque c'est le Fils de l'homme.

Ce fils-là peut tout aussi bien être une fille (rassurez-vous, mesdames), et il donne à celui qui le fait naître dans son âme, une grande force intérieure. Cette force le rend apte à dominer tous les problèmes relationnels extérieurs, et lui permet en même temps de dominer son ennemi intérieur, l'ego (le diable, pour toutes les religions). Cet enfant est symbolisé par le petit Jésus... dont la naissance ne serait plus alors historique, mais symbolique et psychique. C'est en fait la naissance de la véritable identité humaine, cette identité dont la filiation est divine, puisqu'elle permet à l'homme de se connecter à son Père et à sa Mère spirituels. J'ajoute que cette naissance doit être vécue en rêve, car c'est le seul moyen de savoir si elle a vraiment eu lieu. Matthieu et Luc nous disent bien, effectivement, que la venue de cet enfant a été annoncée à Marie et à Joseph par un songe. (cf Naissance du Christ). C'est en ce sens que Dieu est notre Père... et notre Mère.

L'adoration pour la vierge Marie en est l'expression, en ce qui concerne l'Eglise catholique. Malheureusement, c'est aussi une projection (au sens psychanalytique du terme), et adorer la Vierge ne peut pas nous apporter grand-chose, tant que nous ne comprendrons pas qu'elle se trouve à l'intérieur de nous, et que c'est là que son pouvoir peut 'opérer', si nous nous identifions à sa bonté et à sa compassion... en les rendant effectives... pour nous-mêmes. Alors, les autres pourront vraiment en sentir aussi les effets.

En somme, notre corps est l'oeuvre de nos parents terrestres, mais notre âme (= notre conscient + notre inconscient) est l'oeuvre de nos parents psychiques - le Père et la Mère qui sont dans le ciel (= dans notre âme). Pour se connecter à ses deux instances spirituelles, l'homme doit absolument faire croître sa zone consciente, afin d'opérer en lui-même l'union entre son aspect féminin et son aspect masculin, ce qui lui permet de faire naître en lui sa véritable identité (spirituelle celle-là), symbolisée par la naissance du Christ en lui.

C'est encore Jésus qui remet les choses à leur place (Luc, 11. 27-28).

"Heureux le sein qui t'a porté ! Heureuses les mamelles qui t'ont allaité !" lui dit une femme. "Heureux plutôt celui qui écoute la parole de Dieu et qui la met en pratique," répondit Jésus.

On voit bien ici que Jésus n'a jamais 'sanctifié' sa mère. Nous n'avons pas à le faire non plus, ni vis-à-vis de la sienne, ni vis-à-vis de la nôtre. Heureusement qu'il a fait la différence entre les liens terrestres extérieurs et les liens psychiques intérieurs.... Ce verset le dit clairement, si on lui applique ma grille de lecture. Ecouter fait référence à ce verset connu, qui affirme que l'homme a des oreilles pour ne pas entendre, et des yeux pour ne pas voir. Cela pourrait bien parler de ce qu'il voit et entend dans ses rêves, et qu'il ne comprend pas. Comment mettre en pratique une parole divine dont on ne comprend pas le sens véritable? Cela expliquerait la faillite de toutes les religions, car ce qui est vrai pour le Chrétien est tout aussi vrai pour le Juif, le Musulman, le Bouddhiste, l'Hindouiste et les autres...

Mort et résurrection.

Le verbe "ressusciter" (qui implique une mort) est en fait la traduction française de l'hébreu ou du grec "se réveiller". Ce verbe est fréquemment utilisé dans la langue courante dans le sens de "prendre conscience" ou "réaliser". "Veillez !" conseille le Christ à ceux qui l'écoutent. Et le nom du Bouddha signifie "l'Eveillé"...

Voici la traduction de Chouraki. "L'Adon s'est réellement réveillé ; il est apparu à Simon." (Luc. 24. 34). Segond et les autres traduisent par "le Seigneur est réellement ressuscité."

Quand on comprend ses rêves, on a souvent celui-ci: "Je dormais, et tout à coup, je me réveille..." La suite, bien entendu, dépend de ce que le rêveur vient de comprendre sur lui-même ou sur ses proches.

Je tiens également à préciser que les rêves de mort sont très fréquents et peuvent avoir trois significations différentes.

- Soit le pouvoir qu'un proche avait sur le sujet est mort.

- Soit un aspect de lui-même vient de mourir, suite à un changement intérieur.

- Soit une partie de son âme est ou a été assassinée. Le responsable peut être un proche (plan extérieur) ou l'ego (plan intérieur).

Dans les deux premiers cas, il n'y a pas de souffrance dans le rêve. Dans le troisième cas, l'angoisse est forte. Ce rêve-là est toujours un cauchemar. On peut supposer que pour l'homme-Jésus, cela a pris la forme d'une crucifixion, mais il a fini par s'en rendre compte, et a pu retrouver sa paix intérieure. Dans ce sens, il aurait été "crucifié" par une situation extérieure, mais il se serait "réveillé" (=il en aurait pris conscience) et cela lui aurait permis de dépasser sa souffrance. "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort." (Nietsche)

Ce qu'il a fait, chacun d'entre nous peut le faire aussi. Si cela se réalise, chaque chrétien pourra dire sans risque d'erreur qu'il est vraiment un disciple du Christ.

Une autre lecture

Toute mon analyse est fondée sur la dualité humaine, la différence entre l'âme et l'ego. Or il est facile de vérifier que les mots: être, paraître, psyché, esprit, âme, moi, je, ego, conscient, inconscient, mental, intellect... sont globalement et traditionnellement utilisés pour parler de l'homme et de ses fonctionnements. Cela provoque une terrible confusion.

Je fais une différence rigoureuse entre

Certains mots peuvent recouvrir l'âme, aussi bien que l'ego, par exemple l'esprit (les mauvais esprits, ou un esprit bénéfique), selon le contexte du rêve ou du texte inspiré. Le plus simple est de comprendre que l'homme, doit simplement progresser vers sa véritable identité, et qu'il ne peut le faire qu'en élargissant le champ de sa zone consciente, au détriment de son ego.

Notre âme = notre sauveur = notre identité véritable, dans une filiation spirituelle juste, mais aussi l'autre,

L'ego = le brigand = le fils du père démoniaque, qui s'immisce subrepticement à la place de notre véritable identité.

À l'époque de Jésus, vu le poids des traditions, la confusion n'est pas surprenante. Mais aujourd'hui, les épreuves continuent à nous "crucifier", et notre ego à être plus fort que nous - passagèrement. Quand sa tyrannie est continue, quand il ne lâche plus son coéquipier, la déprime est permanente et parfois, le sujet ne voit d'autre issue que le suicide. L'ego est une véritable croix que nous devons tous porter - sans nous laisser clouer dessus...

Car cette croix peut être légère, si l'ego a été suffisamment réduit. Il ne peut plus alors empêcher l'homme de marcher / de progresser / d'évoluer / derrière son sauveur psychique, sa véritable identité. L'ego reste alors un fardeau que l'homme porte, mais qui ne peut plus le crucifier. Pour cela, il est indispensable d'identifier cette instance afin de pouvoir la combattre.

Une nouvelle voie : La Psycho-théo-logie.

Ce mot pourrait faire fortune, car la logique interne de mon discours repose sur l'âme humaine (psyché), dont Dieu (théo) est le symbole le plus connu. Pour moi, psychologie et théologie sont deux entrées différentes pour traiter du même sujet, l'homme. Ces deux disciplines souffrent depuis longtemps - justement - d'un terrible manque de logique. C'est pourquoi....

.... Je vais évoquer la discipline la plus moderne et la plus performante pour comprendre le monde, je veux parler de la science.

La science n'affirme quelque chose qu'après l'avoir vérifié par de multiples expériences. La prudence et la raison l'accompagnent constamment. Elle ne fonctionne jamais sur le postulat - parce qu'il est indémontrable. Elle formule des hypothèses, qu'elle soumet ensuite au verdict des expérimentations, afin de savoir si elles sont justes ou fausses. Dans le second cas, elle les met au panier.

Objectivement, c'est une démarche cohérente. Les sciences appelées "humaines" pourraient la suivre avec profit. Pourtant, rien n'est plus difficile à un maître - en philosophie, en religion ou en politique - que de reconnaître ses erreurs. C'est là qu'on peut voir l'oeuvre de l'ego, lorsqu'il n'est pas limité par des règles strictes. Une idéologie politique ou religieuse peut avoir des conséquences catastrophiques, ou être démentie par les événements, sans perdre tous ses adhérents.

C'est ainsi que de nombreux gourous et prophètes ont annoncé la fin du monde à des dates précises, et leurs adeptes n'ont rien vu venir. À la longue, certains ont fini par en tirer la leçon. Personne ne connaît la date, disent-ils aujourd'hui. Cela est probablement d'autant plus juste que la fin du monde en question pourrait bien être intérieure, et parler de la fin du monde de l'ego.

De même, en psychologie, une théorie intellectuelle peut perdurer pendant des années, sans que son absence de résultats la remette sérieusement en cause. Et c'est encore plus vrai en politique...

Tout cela est exclu dans le véritable domaine scientifique, dont la rigueur est soutenue par les mathématiques et leurs mesures objectives.

Au cours de l'été 1997, dans une émission d'Arte - La légende des Sciences - Michel Serres a expliqué l'importance du code, c'est-à-dire de la langue spécifique à chaque discipline.

En fait, Michel Serres expliqua très clairement que la langue servait de filtre. Si les connaissances précédant la découverte de la langue peuvent entrer dans son cadre, alors, on peut les garder : Elles sont justes. Sinon, elles sont à jeter.

Ainsi, chaque science doit découvrir sa langue. Cela permet de distinguer entre la science et l'histoire de la science. Cela permet aussi aux savants de s'entendre entre eux. Car la langue spécifique à chaque science s'accorde aux choses elles-mêmes, et accorde les hommes entre eux... a-t-il dit.

Bref, si on veut entrer dans la science, il faut en apprendre le code.

Cette série d'émissions me fit comprendre pourquoi les Sciences humaines ne sont pas vraiment prises au sérieux par les savants. Du reste les termes "psychologie" - "théologie" - "philosophie" - ne furent même pas prononcés. Ils sont bien trop entachés de flou, d'illogisme, d'intellectualisme. Et il faut bien reconnaître que dans ce domaine, l'humanité suit des modes plutôt que des règles sûres auxquelles elle pourrait se fier sans les remettre en cause tous les dix ans. Par exemple, dans les années 70, l'éducation des enfants a vu s'effondrer tous les anciens principes (un peu rigides, il est vrai) au profit du culte de l'enfant-roi. Cette nouvelle psychologie de l'enfant était fondée sur une permissivité qui a donné, on s'en rend compte aujourd'hui, une jeunesse déboussolée, sans règles, qui ne sait plus où sont ses limites, puisqu'on ne lui en a pas fixé, et qui bascule dans la drogue ou la délinquance.

Le discours des psychologues était donc faux, et même dangereux. Aujourd'hui, on commence à peine à le dire clairement.

En même temps, on sent très bien que cette science est en plein essor. Psychiatres, psychanalystes et psychothérapeutes sont de plus en plus demandés - et pourtant, de nombreuses critiques leur sont faites par ceux qui les ont pratiqués. Il y a peut-être là quelque chose à comprendre, qui pourrait être de l'ordre de ce que Michel Serres a si bien expliqué: le code - la langue - des sciences humaines, n'a peut-être pas encore été trouvé.

On peut en conclure que l'accès à l'âme humaine est crypté.

Quand Michel Serres parlait de code, cela ne pouvait que m'interpeller. Si on considère les différentes disciplines des sciences humaines, on est bien obligé de constater qu'elles ne s'accordent pas entre elles, et qu'elles n'accordent pas non plus les hommes entre eux. Les philosophes et les théologiens, les sociologues et les politiciens, les psychologues et les pédagogues, les psychanalystes et les psychiatres, ont peu de points de convergence. Les méthodes se suivent, la nouvelle ne mettant pas toujours au panier la précédente. Les découvertes qui doivent apporter des solutions définitives ne tiennent jamais bien longtemps.

C'est ainsi que l'enseignement voit se succéder des réformes auxquelles plus personne ne croit, que la politique s'adresse à un peuple qui ne va plus aux urnes, que le discours des psys est souvent controversé, et que le prêtre officie dans des églises vides.

Il serait peut-être temps de se demander si l'erreur fondamentale ne serait pas la confusion entre l'âme et l'ego.

Chaque être humain abrite deux personnes à l'intérieur de lui, qu'il soit enseignant ou politique, psy ou prêtre.

Son ego s'exprime toujours pour lui faire prendre la décision la plus néfaste pour lui et pour les autres.

Son âme s'exprime dans les rêves, à travers un langage spécifique qui n'a pas encore été décrypté.

Les multiples outils disponibles actuellement sur le marché de l'épanouissement personnel montrent à l'évidence que la demande est forte. Mais les résultats sont faibles.

On voit bien qu'il manque quelque chose pour unifier tout cela, pour mettre tout le monde d'accord. Il est quand même dommage, pour ne pas dire incroyable, que l'homme, qui a décodé le monde extérieur grâce au langage des sciences, se heurte à un échec quand il s'agit de se décoder lui-même, parce que le langage de son âme lui est resté inconnu...

Tout mon travail consiste à essayer de le déchiffrer. La traduction du symbole en est la clé. Si cela fait écho dans le coeur du rêveur, c'est qu'elle est juste.

Cette façon d'aborder les choses leur donne une remarquable profondeur et éclaire d'un jour nouveau l'histoire personnelle de chaque individu. La conquête que l'homme doit maintenant accomplir, c'est celle de son monde intérieur. Selon mon analyse, il ne pourra le faire qu'en comprenant la langue de son inconscient. Les rêves sont écrits dans cette langue, les Ecritures Sacrées aussi. Cela lui permettra de prendre conscience de son ego, et de lui enlever le pouvoir que celui-ci exerce depuis toujours, en lui et autour de lui. Il cessera alors d'appliquer la lettre qui tue, pour accéder à l'Esprit qui donne vie.

Cette nouvelle approche de l'être humain pourrait s'appeler la Psychothéologie, et la méthode que j'ai nommée Egostracisme est l'outil que je propose pour résoudre les multiples problèmes auxquels notre humanité est aujourd'hui confrontée.

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