Cours de symbolisme appliqué

Contenu.

Le Mysticisme

Toute l'histoire de la Chrétienté est marquée par le sacrifice et le martyre. Terrible confusion, dont l'ego tire profit depuis deux mille ans... Au point que lorsqu'une personne montre ce qu'on appelle 'les stigmates' (les mains percées), on la vénère comme une sainte. Je pense personnellement que c'est son ego qui la crucifie, parce qu'aucune souffrance ne se justifie, si le Dieu auquel on croit est un Dieu d'amour. Hélas, la souffrance est devenue un moyen de rédemption, alors qu'elle n'affiche que la victoire de l'ego. Posez-vous cette seule question:

En tant que père ou mère, crucifieriez-vous votre enfant? Le feriez-vous souffrir? Non. Seul, un barbare le fait. Et l'ego est un barbare, qui a réussi à nous faire croire qu'il était notre Dieu.

L'histoire de Saint Martin.

Martin n'était au départ qu'un soldat sans religion. Un jour, il déchira son manteau pour en donner la moitié à un pauvre. Cela, tout le monde le sait. Ce qu'on ignore, c'est qu'il eut un rêve la nuit suivante. Le Christ lui apparut et lui dit : "Martin, ton manteau, c'est à moi que tu l'as donné..." Ce rêve orienta sa vie, il se convertit, devint évèque, et fut finalement canonisé par l'Eglise.

Martin n'a pas traduit son rêve. Il l'a pris au premier degré, et a plongé dans la religion, comme beaucoup d'autres avant lui et après lui. Pourtant, chacun sait, depuis toujours, que l'apparence rend rarement compte de ce qui se passe vraiment au fond du coeur humain. Le rêve, lui, le dit clairement si on sait que l'ego cherche à faire croire à l'homme qu'il est son Dieu (= Ego sum Christus). Le Christ vu en rêve le représente donc. Et c'est l'ego de Martin qui lui dit: "Le manteau, c'est à moi =ego, que tu l'as donné." Pourquoi? Il est probable que Martin s'est senti admiré par ceux qui ont assisté à la scène. Son ego en a pris de la graine. Il a même dû en rajouter: "Quelle grandeur d'âme... C'est le geste d'un saint..." Et voilà notre homme qui plonge tête baissée dans ce piège pourtant grossier. Il se convertit. Mais en fait, il s'est simplement mis sous la coupe de son propre ego, qui n'a du reste pas tardé à lui montrer son vrai visage, ainsi que le montre la suite de son histoire.

En effet, sa biographie révèle que, toute sa vie, il s'est battu contre le diable, dont la présence était si forte, qu'il en sortait complètement épuisé. Or jamais il n'eut de victoire décisive. Tant que le diable reste une instance extérieure, mauvaise, capable d'entrer en l'homme pour prendre possession de lui, il ne peut être vaincu, car le premier degré tue l'âme, et alimente l'ego, qui s'en trouve fortifié. Seul le second degré peut donner le dessus à l'homme, car il comprend alors que Satan n'est rien d'autre que cette instance psychique, animale, sournoise, malfaisante, contre laquelle on ne peut agir tant qu'on ne l'a pas identifiée comme étant notre locataire intérieur, l'ego. La connaissance de soi repose sur une analyse juste de ce qui se joue réellement dans la psyché humaine.

Sainte Thérèse d'Avila.

Elle vécut au XVI° siècle. Très connue elle aussi, elle s'est laissée, selon moi, abuser par son ego. Elle raconte que, pendant une transe, elle vit Jésus lui tendre deux couronnes, l'une de roses et l'autre d'épines. Elle se précipita sur la seconde, et l'enfonça sur son front, tandis que la douleur lui pénétrait le cerveau. Hildegarde de Bingen, une autre mystique (XII° siècle), raconte la même histoire, sauf que la première couronne était faite de diamants. Elle eut la même réaction, et la même souffrance.

Je trouve consternant qu'on puisse se laisser berner à ce point, alors que Jésus n'a parlé que de joie et de paix (Matthieu, 11. 28-30).

"Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos pour vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger."

Où sont les épines? Où est la souffrance? Les mots n'ont-ils donc aucun sens? Douceur, humilité, repos et légèreté... Cela est-il vérifié dans l'expérience de ces deux femmes? Car je me refuse à les appeler des saintes. Si elles avaient connu la symbolique des mots, elles auraient peut-être pu comprendre ce qui se passait réellement.

En effet, la rose et le diamant symbolisent l'âme (c'est-à-dire Dieu), comme du reste, toutes les fleurs et toutes les pierres précieuses.

Thérèse précise dans un autre passage que Jésus lui fouaillait le coeur avec un stylet d'or. Qu'il fût en or semblait lui paraître important... Pour moi, le Jésus en question n'était rien d'autre que son ego, bien installé à l'intérieur d'elle, et la torturant tout à son aise, parce qu'elle n'avait jamais mis en doute son identité de façade...

Les Prophètes.

Selon le même principe, tous les "Inspirés" (= les prophètes) de l'Ancien Testament, ne parlaient, sans le savoir, que de leur propre monde intérieur, lorsqu'ils annonçaient au peuple l'imminence de la colère divine. Je suis en effet persuadée que les rêves et les visions ne concernent jamais que celui qui les a reçus. Encore faut-il les traduire... Les gourous modernes ne le savent pas davantage que leurs collègues de l'Antiquité, ni d'ailleurs les rêveurs ordinaires qui pensent que leur rêve concerne réellement leur voisin si celui-ci est dedans. C'est une erreur, qu'on reconnaît très facilement si une interprétation juste est proposée. On comprend alors que le rêve ou la vision parle de soi, de sa relation avec ses proches - ou avec son ego.

Cette analyse est fondée sur une évidence simple. Personne ne sait ce qui se passe réellement dans la tête et le coeur d'autrui. Sur le plan extérieur, c'est la crédulité du disciple qui fait le maître. Sur le plan intérieur, c'est la crédulité de l'homme qui donne le pouvoir à l'ego. Le gourou va naître parce que l'être humain qui reçoit le message le comprend au premier degré. Le message était destiné à l'âme, mais comme il n'est pas décrypté, c'est l'ego qui en profite. Toutes les religions sont nées de la même façon par la projection de notre monde intérieur sur le monde extérieur. Or, tout ce qu'on voit , tout ce qu'on entend, à l'intérieur de soi, doit être traduit, sans quoi cela alimente l'ego.

Un exemple : Ezéchiel

Mon analyse est tout aussi bien fondée sur les rêves que sur les textes bibliques. En voici un qui semble m'apporter une sorte de confirmation (Ezéchiel, 8. 7-10).

"Il (Dieu) me conduisit à l'entrée du parvis. Je regardai, et voici, il y avait un trou dans le mur. Et il me dit : Fils de l'homme, perce la muraille ! Je perçai la muraille, et voici, il y avait une porte. Et il me dit : Entre et vois les abominations qu'ils commettent ici. (...) Et il me dit : Fils de l'homme, vois-tu ce que font dans les ténèbres les anciens de la maison d'Israël, chacun dans sa chambre pleine de figures ?"

Dans cette vision, Dieu indique en réalité au prophète lui-même qu'il doit percer un trou dans le mur qui sépare son conscient de son inconscient, afin qu'il puisse voir enfin ce que fait réellement son ego dans ce même inconscient (les ténèbres). C'est un ordre auquel tout rêveur qui comprend ses rêves obéit très naturellement, car il reçoit alors un message très proche du texte d'Ezéchiel. C'est pour moi un rêve classique. On voit un mur fendu, ou fissuré, troué d'une petite ouverture genre oeil-de-boeuf, parfois grande comme une porte, parfois comme un pan écroulé, ce qui permet de voir ce qui se passe de l'autre côté de soi-même, et de supprimer - à terme - la séparation (le mur) qui cantonne le rêveur dans sa seule zone consciente - et le laisse ainsi sous le contrôle de son ego.

Symbolisme contre fondamentalisme.

Les rituels religieux.

Ce qui rend sectaire un groupe religieux, c'est de comprendre au premier degré les textes sur lesquels il fonde sa croyance. C'est ce qui engendre tous les rituels, et rend par conséquent toute démarche religieuse inopérante. Le poisson du vendredi, très répandu chez les Catholiques, en est un bel exemple. Si vraiment le poisson a une valeur rituelle efficace, cela ne peut pas venir de celui qu'on met dans son assiette. Pourtant, c'est pour obéir au Christ que les chrétiens en mangent le vendredi, selon un ordre qu'on trouve dans l'évangile de Jean (21. 10-12), sous le titre de "La pêche miraculeuse."

"Jésus leur dit : Apportez les poissons que vous venez de prendre. (...) Venez et mangez."

C'est un ordre qui s'adresse à notre âme, et beaucoup de rêveurs voient, achètent, pêchent ou mangent du poisson en rêve. Cela signifie qu'ils nourrissent leur âme avec les contenus de leur inconscient. Grâce à cela, leur conscient peut croître et leur inconscient s'alléger. Croyants ou pas, pratiquants ou pas, ils obéissent à l'ordre du Christ. Mais ils n'y obéissent que parce qu'ils comprennent vraiment leurs rêves. Ils ont enfin des yeux et des oreilles pour comprendre les images et les paroles de leur monde psychique.

L'eucharistie et la communion.

Le symbole du sang est partout présent dans les Ecritures. Il a deux significations radicalement différentes. La première est celle de la souffrance humaine, ainsi qu'on vient de le voir. Mais il peut aussi être associé à celui du pain et du vin. C'est l'événement qui nous est rapporté dans la dernière Cène (Luc, 22. 19-20).

"Il prit du pain, rendit grâces, le rompit et le leur donna en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; Faites ceci en mémoire de moi. Il prit de même la coupe en disant : Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang qui est répandu pour vous."

Ce qui est dit ici me semble être la mise en scène d'une expression connue, "Se nourrir de..." On peut se nourrir de richesses matérielles, de sexe, de signes extérieurs, religieux ou autres (c'est-à-dire d'apparence). On peut aussi "bouffer" sa famille, ses amis, ses enfants, ou se laisser "bouffer" par eux. Mais ce texte pourrait bien nous dire: "Nourrissez-vous de moi, car je suis une nourriture, psychique, certes, mais aussi tangible que le pain et le vin terrestres. De plus, je suis inépuisable, comme l'affirme le passage de la multiplication des pains, et je ne permettrai pas à votre ego de se nourrir de vous, car je ne comporte pas de ce levain, qui le fait "gonfler" à l'intérieur de vous..." (voir Azyme).

La conscience humaine et sa croissance.

C'est ce même code que j'applique pour comprendre le verset 28 de la Genèse (chapitre 1).

"Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et assujettissez-la et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre."

Cette fécondité est d'ordre psychique, car les animaux aussi font des petits, et cela me semble inopérant dans le cadre d'une spiritualité authentique. C'est du simple bon sens...

En revanche, faire naître en soi-même sa véritable identité psychique peut permettre en effet de se remplir intérieurement (=remplir la terre, symbole du corps), ce qui débouche naturellement sur la maîtrise de soi-même, dominer les contenus de son inconscient (les poissons), dominer sa propre âme (les oiseaux), et surtout dominer son ego (tous les animaux terrestres). L'homme partage en effet cet ego avec le règne animal, mais encore une fois, on ne demande pas aux animaux de sauver leur âme puisqu'ils n'ont pas de zone consciente. L'homme, lui, en a une, ainsi que l'affirme le verset 3 de la Genèse.

"Que la lumière soit ! Et la lumière fut". = Le préhominien (animal) est devenu homme en accédant à la conscience, cette étincelle de lumière dans les ténèbres de son inconscient... Et depuis de temps-là, l'ego n'a de cesse de récupérer cette lumière pour son usage personnel.

Rêves et Ecritures.

Une rêveuse, en cours d'analyse, m'a raconté qu'elle avait vu dans son rêve un pain qui semblait très normal, mais qui pouvait nourrir au moins vingt personnes... Le parallèle était flagrant. Pourtant, elle n'osait pas le faire. Je l'ai donc fait à sa place. J'ai l'habitude. Tous les événements qu'on lit dans la Bible sont susceptibles de se manifester dans nos rêves. Ils y perdent certes un peu de leur superbe. Mais n'est-ce pas normal? La distance entre l'homme et Dieu disparaît obligatoirement, sitôt que le premier comprend qu'il a avec le second cette proximité donnée par la relation filiale. Si tout cela se passe dans notre monde intérieur (= notre âme), le processus est toujours le même, mais chacun le traite à sa façon. En général, l'aspect quotidien du rêve, souvent totalement dénué de grandeur, révèle seulement la modestie du rêveur.

L'analyse des Evangiles selon cette lecture leur donne un sens à la fois simple, profond et intelligent. Toutes les contradictions disparaissent d'elles-mêmes, et toutes les obscurités s'éclairent avec bon sens. Ceci dit, je ne cherche pas à convaincre. Je propose seulement une autre interprétation. On peut ne pas la prendre. Chacun est libre, et je me garde d'imposer quoi que ce soit. Certes, je me trompe peut-être, mais cette approche me paraît être une sorte de preuve de l'existence de Dieu - si tant est qu'on puisse en apporter une - car elle réconcilie le croyant (s'il le souhaite) avec sa croyance, qui devient juste et donc justifiée. Par ailleurs le mieux-être est tangible et s'installe parfois rapidement, ce qui me pousse à croire que mon analyse est correcte.

(Dans le cadre de cette lecture, j'ai écrit une "biographie" de Jésus... qui trouvera peut-être une jour un éditeur.)

Un test révélateur : la visualisation.

Je peux suggérer un test facile à toute personne qui croit au discours d'un maître, ou qui entend des voix, quel que soit le contexte (médiumnité, channeling, spiritisme, écriture automatique, vision etc...). Il suffit de respirer profondément, de fermer les yeux, et d'appeler mentalement celui qui parle.

Quelqu'un apparaîtra, qui pourra sembler positif (surtout si la personne est naïve)... et se transformera peut-être. Si le sujet n'est pas libéré de ses parents, l'inconscient montrera peut-être le père ou la mère.

...Si le sujet doute déjà, l'image peut devenir très négative. Dans tous les cas, il faut bien regarder ses yeux, et se poser la question "Qui es-tu? un ami? ou un ennemi?" Le regard devient souvent phosphorescent et démoniaque. D'autres fois, il est impossible de voir vraiment son visage. On est alors renseigné, il s'agit bien de l'ego, qui révèle son vrai visage, ou essaie de le cacher. Car c'est l'inconscient qu'on interroge, et sa réponse est toujours vraie.

Toutefois, si l'expression est empreinte de bienveillance et de sagesse, il peut réellement s'agir d'une partie psychique du sujet.

Une autre possibilité est celle d'un deuil non fait avec un proche. C'est alors ce proche qui va apparaître, et cela signifiera simplement que, s'il est mort dans le monde extérieur, il est toujours vivant dans le coeur du sujet. C'est tout. Cela ne signifie jamais, selon moi, que son âme est en communication avec la personne qu'il pleure. En revanche, cette explication vient de l'ego, qui sait parfaitement que son pouvoir est basé aussi sur tous les deuils non faits (voir Cimetière, Décès ou Enterrement).

Plan physique et plan psychique.

La mauvaise interprétation des symboles est la source de toutes les confusions. Dans la Genèse, le serpent est traditionnellement identifié au sexe, parce que la sexualité a toujours été un problème pour ceux qui n'en sont pas libérés. Pornographie et puritanisme sont deux aspects opposés de la même erreur d'appréciation, imputable à l'ego, et qui verrouille l'homme dans une impasse insupportable. Le sexe n'est pas un péché. Le péché, c'est d'en faire une utilisation pervertie, que ce soit dans l'abus ou dans l'interdit. L'épanouissement apporté par le sexe exige seulement qu'il soit connecté au coeur, c-à-d à des sentiments vrais...

Dans ma lecture, le serpent représente l'ego qui parle à l'homme sitôt que celui-ci a mangé du fruit de l'arbre de la connaissance (= il est devenu conscient de lui-même), pour lui dire qu'il est maintenant comme Dieu, connaissant le bien et le mal. Voilà la seconde confusion. Sitôt que l'être humain accède à la conscience, son ego y accède aussi et prend la parole pour lui faire croire qu'il (ego) est Dieu, ce qui lui donne le pouvoir de décider de ce qui est bien et de ce qui est mal. C'est le drame de notre humanité, qui se répète depuis les temps préhistoriques.

La mise en jugement est un signe parmi les autres, révélateur d'un dysfonctionnement, donc de la présence néfaste de l'ego. Quand les représentants d'une secte sont traduits devant un tribunal, c'est que quelque chose ne va pas. Si un comportement est juste, il n'y a pas de plainte, et s'il y en a une, elle est déboutée dans la mesure où elle est générée par une erreur d'appréciation. L'ego est susceptible de se glisser partout, mais il y a toujours un indice pour l'identifier. Sur le plan individuel, l'indice le plus répandu est la critique et la condamnation d'autrui. Il est facile de voir que toutes les sectes sont enfermées dans leur croyance, ce qui a pour résultat la condamnation et l'exclusion du reste de l'humanité. Cela pourrait bien suffire pour leur apporter comme un boomerang le jugement et la condamnation devant les tribunaux.

L'ego. Si on prend conscience de cette présence en soi, et qu'on la jugule, alors, tout devient possible, et surtout la paix intérieure. Cette paix est aux antipodes de la souffrance. Si Dieu existe, il aime l'homme, et le veut heureux. Mais l'homme fait depuis les origines une terrible confusion entre son identité de lumière (sa partie consciente) et son ego Prince des ténèbres (qui agit dans son inconscient). Il honore le second et délaisse la première. Il est la victime de son ego depuis la nuit des temps.

Le prêtre n'est pas différent du gourou, car tous deux attendent de Dieu une guérison miraculeuse. Or, si Dieu existe, il est ce Verbe "fait chair", c'est-à-dire incarné en chaque être humain, et qui lui parle dans ses rêves. Sa Parole (= le Verbe = le Logos), en effet, peut le guérir, à condition qu'il la comprenne... Là se trouve le vrai miracle, car cette Parole "opère" (c'est l'opération du Saint esprit), selon Luc 1 (v. 37).

"Aucune Parole venant de Dieu n'est impuissante", généralement traduit par "Rien n'est impossible à Dieu" ce qui a le désavantage d'occulter le fait que Dieu parle à l'homme dans ses rêves, et que cette parole peut le guérir. Mais, d'après mon expérience, notre âme-Dieu ne peut guérir l'homme que si celui-ci comprend sa parole, car cette compréhension lui permet de faire la différence entre son ego et sa véritable identité. Le vrai coupable est alors identifié, et notre corps, accusé à tort, peut être réhabilité.

Le corps n'est pas notre ennemi.

Le corps a toujours posé un problème à ceux qui cherchent une évolution spirituelle. Que doit-on en faire? Les puritains le diabolisent, la plupart des Eglises cherchent à lui donner des limites étroites, ce qui ne révèle finalement que leur peur en face de la vie charnelle. Ceux qui choisissent une spiritualité fondée sur le sexe (le tantrisme) se laissent berner par leur ego, en croyant sincèrement (?) que leurs pulsions sexuelles peuvent les amener à Dieu... Toutes ces approches sont plus hypocrites les unes que les autres. Le corps existe, il a des besoins fondamentaux (= la nourriture et l'amour, mais aussi un minimum de confort et de sécurité). Il a le droit de vivre le mieux possible, dans la liberté et l'indépendance. Mais j'ai découvert aussi qu'il a un autre rôle, essentiel celui-là, bien qu'il puisse surprendre.

En effet, le corps sert à donner l'exemple.

Il montre à notre âme ce qu'elle doit accomplir sur le plan intérieur. Car autrement, comment le saurait-on? La plupart des modèles spirituels sont hautement intellectualisés et toutes les écoles affirment qu'il suffit de croire en leur fondateur. Mais croire ne suffit pas, on commence à s'en douter aujourd'hui. Alors, que faut-il faire? Voici une réponse, entièrement dictée par ma pratique de l'interprétation des rêves.

L'âme doit réussir sur le plan intérieur, ce que le corps accomplit spontanément (et réussit plus ou moins bien...) sur le plan extérieur. Cela pourrait bien être la solution, dans le sens d'un modèle enfin accessible...

Evolution du corps et de l'âme en parallèle.

Quand cet ennemi meurt, l'homme accède à son paradis. Hélas je pense aujourd'hui que l'ego ne peut mourir pendant la vie terrestre. Il est toujours là à l'affût, prêt à reprendre le pouvoir au moindre événement susceptible de le lui rendre. C'est pourquoi il faut rester vigilant jusqu'au dernier jour de sa vie ! Heureusement, il est probable que sa mort intervient de toute façon avec celle du corps, car l'ego ne peut proliférer que sur la matière.

C'est pourquoi, à mon sens, l'âme trouve la paix après le décès, selon l'expression connue "Il a rendu l'âme". À qui donc? à Dieu, probablement! "Dieu ait son âme" est une prière qui, je l'espère, est toujours exaucée...

Dans cette approche, le rêve joue le rôle des indices dans un jeu de piste. Il permet de savoir où on en est. Mais la vie extérieure aussi, permet de le savoir, selon la formule connue "Ce qui est dehors est comme ce qui est dedans." Tous les dysfonctionnements de notre humanité prennent leur source dans l'ignorance et l'incapacité à se libérer - des parents dehors - et de l'ego dedans.